La caravane-Monde

Maison des imaginaires

47, rue Kleber, 07400 LE TEIL

À l’initiative de la ville du Teil, l’ancien temple protestant, restauré, devient un lieu culturel dédié à l’image.
En ce nouveau lieu, l’ambition est de proposer une programmation annuelle exigeante, en phase avec la photographie internationale ; de susciter des rencontres entre les photographes connus, les auteurs émergents et leurs différents publics ; d’ouvrir des passerelles vers d’autres modes d’expression tels que la musique, les arts plastiques, l’écriture… ; tout en donnant une place aux jeunes publics et à l’éducation à l’image. Le nom « La Caravane-Monde » s’inspire du titre du livre La dernière caravane , de Roland et Sabrina Michaud. Pour mieux exprimer le sens du projet, « Monde » s’entend ici en résonance avec le « Tout-Monde » d’Édouard Glissant. Cette conception rejoint celle de Présence(s) photographie dont l’action est animée par le respect, l’amour et la curiosité de l’être humain, dans toutes ses différences ; « dans sa vie quotidienne et son environnement. »

Couple légendaire de photographes voyageurs, spécialistes de l’Orient, plus particulièrement des civilisations de l’Islam, de l’Inde et de la Chine, Roland et Sabrina Michaud ont consacré leur vie à la rencontre de l’autre. La sincérité de leur quête, l’audace de leurs expéditions, leurs images et leurs récits érudits et sensibles ont influencé des générations de photographes. En 2015, Roland et Sabrina Michaud furent lauréats du Prix International Albert Kahn pour l’ensemble de leur oeuvre photographique. Roland Michaud est décédé en mai 2020.

Après avoir réalisé, en 1967, un reportage sur les dernières caravanes marchandes d’Afghanistan, ils se sont notamment illustrés lors de l’hiver 1970-1971, en intégrant — après des négociations, qui avaient duré 3 ans — la dernière caravane de Haute Asie, sur le Toit du monde, au Pamir : là où, à 4 000 mètres d’altitude, des caravanes de chameaux empruntaient encore les rivières gelées comme voies de passage pour éviter les cols bloqués par la neige ; là même où les femmes n’étaient traditionnellement pas admises ; partageant avec eux les rigueurs et l’intimité du quotidien à très haute altitude, entre moins 20 et moins 40 degrés, et en parlant leur langue. Cette aventure est à l’origine de leur inoubliable ouvrage Caravanes de Tartarie

« Intégrés à cette caravane du Toit du monde, nous avons eu la prescience que le plus important n’était pas ce qui nous séparait d’eux mais ce qui nous unissait à eux. Nous sommes devenus des caravaniers, de ceux qui savent que la vie n’est qu’un court voyage et qu’il faut toujours être prêt au départ. »

La postface de La dernière caravane interpelle notre devoir de transmission :

« C’était l’hiver 1970-71. Depuis, beaucoup de glace a fondu sur le Toit du monde. Cette caravane n’existe plus. Elle est devenue la dernière caravane de Haute Asie. Avec le recul , elle a acquis une dimension non seulement historique, mais symbolique, qui nous dépasse infiniment. Notre obsession est de la faire passer à la postérité. » Roland et Sabrina Michaud.

Les photographies de Roland et Sabrina Michaud sont diffusées par AKG-images Paris Londres Berlin.