Marie CALMES

Prélude Urbain, épilogue phocéen

MONTÉLIMAR - Centre ville

Librairie CHANT LIBRE

Mardi à samedi : 9h – 12h30 & 14h30 – 19h
Dimanche : 11h – 19h
Fermé le lundi

22 Pl. des Clercs
En février 2017, pour un festival de Cinéma d’Architecture, j’ai réalisé dans le cadre d’une résidence sur Marseille, une ville que j’ai longtemps habité, un travail sur le paysage à la frontière de la ville, des zones périurbaines, qui repensent la relation ville-campagne. J’ai choisi de ne pas planifier, ni cartographier la périphérie de la ville pour laisser la place à mes souvenirs, et au hasard de mes errances. Je me suis laissée guider par les rues, impasses, boulevards, passerelles, obstacles, détours et tout ce qui m’interpellait. Ces déambulations parfois désorganisées, sont à l’image de certains espaces en périphérie urbaine, parfois désordonnées, sans limite, et sans ordre complètement défini, entre « anarchie » urbaine et rurale. Quelle relation entretien la ville avec la nature ? Comment elle se déploie, s’étend et s’éparpille, comment elle s’organise, s’aménage et prend sa place ? Deux mondes qui se croisent et se confrontent, s’estompent et s’entremêlent, s’effeuillent et s’effleurent, s’adaptent et résistent. L’objectif était sur chaque site rencontré de trouver le point à partir duquel le paysage pourrait se révéler. Je travaillais aussi bien sur la globalité du paysage que sur sa représentation par des détails signifiants. Un arbre, une fleur, un rocher, une barrière, un immeuble, éléments anecdotiques ou pas, l’idée était de témoigner de la relation entre zone rurale et urbaine, et du rapport qu’ils entretiennent. Chaque image est le théâtre d’un nouveau décor, d’une maquette, un espace hors du temps, qui dépasse ce qu’elle représente et transforme ces paysages en scène de fiction, songe ou rêverie. Nulle âme qui vive, juste des traces de l’homme, l’absence de présence humaine, me permet de ne pas détourner le regard de l’esthétique pure du paysage, de sa poésie, et de travailler sur l’atemporalité voire même l’intemporalité. Comme dans toute une partie de mon travail, la présence humaine est quasiment absente, et dans ces espaces habités qui semblent désertés, cette présence absente me donne l’illusion qu’à tout moment, quelque chose peut se passer, que tout peut arriver.
Marseillaise de naissance, et citadine pendant plus de 36 ans, je m’installe dans les Alpes de Haute Provence à Forcalquier en 2008. Depuis plus de 30 ans, je travaille en argentique avec différents outils, amphibien, sténopé, lomo, hasselblad. Au quotidien, avec une  »spontanéité photographique », j’ai développé une démarche photographique empirique et fusionnelle avec chacun de mes appareils.  Je me suis construit un univers particulier, dans la variété de ce que je croisais, de ce qui m’animait, de mes humeurs et de mes interrogations du moment. Refuge ou quête identitaire, cette partie de mon travail est indéniablement introspective et m’amène naturellement, avec le son et la vidéo, à interroger, l’intimité des autres et la question du lien. De cette volonté de construire un autre regard sur le monde, à travers le filtre de l’argentique, se prolonge, avec le son et la vidéo, un besoin latent, d’en explorer les fragments d’un réel plus social. Aujourd’hui, je navigue entre différentes activités : ce travail d’auteur-photographe, des expos, des réalisations photo-sonores, quelques résidences, des projets artistiques, ateliers autour de l’image, interventions dans divers établissements (scolaires, ehpad, maisons d’enfants, associations…), de la commande, parfois du reportage photo, vidéos, teasers et films, pour associations et particuliers, occasionnellement entreprises ou institutions, et des cours photo pour le plaisir de transmettre…
Marie Calmes1-W1080