Robert RAMSER
Ultimas esperanzas
DIEULEFIT
Galerie CRAFT espace
Mardi à dimanche : 14h30 – 19h
Fermé le lundi
62 Rue du Bourg, 26220 Dieulefit



‘Partout le néant, le désert, l’horizon stérile, les perspectives infinies. A vrai dire, il n’y a ici ni nature ni culture, mais une dénégation sauvage de l’une et de l’autre – dénégation du paysage dans le néant du vent, du ciel fuligineux, de la baie inutile.’
Jean Baudrillard.
Attiré par le fantasme du bout du monde, j’ai rêvé de la Patagonie. Un mythe prometteur au même titre que Mandalay ou Tombouctou et qui représentait dans mon imaginaire le lieu le plus loin de tout, peut-être une métaphore de l’Extrême.
Golfe des Peines, baie Inutile, Ultime Espérance, île de la Désolation, port Famine, cap de l’Angoisse, les noms des îles et canaux de Patagonie évoquent la détresse des marins qui bravaient les vents et les vagues des mers australes pour acheminer leur cargaison dans les meilleurs délais. Fréquents étaient les naufrages. Si la plupart des vaisseaux ont sombré corps et biens, d’autres rouillent sur la grève tels des sculptures frappées par le ressac. On voudrait les escalader, s’aventurer dans leurs entrailles, espérant ne pas glisser dans une cale colonisée par les algues.
Terres fouettées par le vent et les vagues des océans, plaines désolées où ne poussent que des plantes naines… L’immensité du paysage favorise les rencontres avec des personnages rudes et improbables, marins affrontant des éléments trop souvent déchainés, gauchos voués à la solitude dans les ‘puestos ‘ des immenses estancias, ou simples habitants de ces régions si austères dans leur magnificence.
Les images interrogent la futilité des entreprises humaines, la vanité d’une civilisation enivrée par la puissance illusoire de ses machines contre laquelle la nature reprend ses droits. Inéluctablement.
J’ai découvert la photographie au début des années soixante-dix dans le cadre des premières Rencontres d’Arles. Autodidacte en photographie, je me suis formé à travers des contacts avec des artistes de renom, notamment le photographe américain Charles Harbutt (président de Magnum dans les années soixante-dix) qui m’a beaucoup influencé. Je suis membre-photographe de l’Association Focale à Nyon (Suisse).
Capter ce qui va disparaître, le préserver peut-être de l’effacement, montrer des hommes en interaction avec les lieux dans lesquels ils vivent, tels sont les thèmes récurrents de mes projets qui questionnent le monde globalisé.
